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mardi 3 mars 2015

La Garçonnière, de Hélène Grémillon




Ce que dit la quatrième de couv’ : Ce roman est inspiré d'une histoire vraie. Les événements se déroulent en Argentine, à Buenos Aires. Nous sommes en août 1987. C’est l'hiver. Les saisons ne sont pas les mêmes partout.
Les êtres humains, si.

Ce que j’en pense : Voilà un livre qui m’a (enfin) fait vibrer ! Après des mois et des mois de platitude littéraire, j’ai à nouveau ressenti le frisson de la lecture.

L’histoire se passe en Argentine et l’intrigue est construite autour de la mort de la femme du psychiatre Vitorrio Puig. C’est Eva Maria, l’une de ses patientes les plus dévouées (et accro à l’alcool la psychanalyse) qui va tenter de retrouver l’assassin, car elle est persuadée de l’innocence de Vittorio.

Elle découvrira surtout les secrets inavouables de la vie de Vittorio Puig sur un fond de dictature militaire et de tango (argentin, bien sûr). Ses recherches vont également la renvoyer vers ses démons intérieurs et l’obliger à faire face à sa propre histoire.




Les principaux thèmes abordés sont la jalousie et le rapport au passé. La jalousie évoquée par Hélène Grémillon est une jalousie destructrice car elle entraîne notre propre perte, et dévastatrice car elle entraine la mort du couple. Hélène Grémillon aborde également le lien indéfectible qui nous lie à notre passé et comment celui-ci conditionne notre présent ; le travail d’un psychiatre consistant d’ailleurs à révéler et analyser ce lien.

On rentre véritablement dans l’intimité, la psychanalyse des personnages. Les lieux où se dérouleront les scènes du roman renvoient également à l’intimité car ils sont propices aux confidences : un parloir, le cabinet de Vittorio, la chambre d’Eva Maria, une salle où on donne des cours de tango, etc. L’intime est mêlé à l’Histoire puisque la toile de fond du roman est l’Argentine post dictature militaire. Et d’ailleurs, le roman révèlera les secrets, l’intimité de l’Histoire elle-même.

Hélène Grémillon ballade son lecteur du début à la fin et fait danser ses personnages telles des marionnettes désenchantées dans le petit théâtre d’où elle tire les ficelles. L’intrigue, à la fois policière et psychologique, est complètement addictive. Le style est fluide et agréable à lire. Bref, un vrai coup de cœur en ce qui me concerne.

J’ai tenté de pénétrer dans l’intimité de cette « Garçonnière » et j’en suis ressortie bouleversée par le final où la « Garçonnière » a enfin révélé ses secrets..



Ma note : 4,5/5

samedi 10 janvier 2015

Bilan livresque 2014

Finir l'année, c'est comme finir un bouquin : on fait un bilan de ce qu'on a lu, on l'analyse et cela nous permet de progresser ensuite. Aussi, voici mon bilan livresque pour le cru 2014 :







Celui qui m’a tenu en haleine 






Celui qui m’a donné la foi 





samedi 3 janvier 2015

Le roi disait que j'étais le diable de Clara Dupont-Monod



La quatrième de couv’ : Depuis le XIIe siècle, Aliénor d'Aquitaine a sa légende. On l'a décrite libre, sorcière, conquérante : "le roi disait que j'étais diable", selon la formule de l'évêque de Tournai...

Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, au côté de Louis VII.

Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d'une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d'un amour impossible.

Des noces royales à la deuxième Croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Âge lumineux, qui prépare sa mue.

Ce que j’en pense : voilà un livre que j’ai trouvé merveilleusement bien écrit tant la plume de Clara Dupont-Monod est fine et nuancée. Les mots sont choisis avec soin et elle décrit comme personne la passion.

Mais (et il y a un « mais ») je dois avouer que je me suis profondément ennuyée..

L’auteur a choisi de nous offrir une histoire fictive de la vie de couple entre Aliénor d’Aquitaine et le roi Louis VII ou l’histoire d’un mariage forcé raté. Et pour cause, ils n’ont tout simplement rien à voir l’un avec l’autre.

Lui a un physique ingrat, est un mou du genou, il est excessivement pieux et se perd dans ses interminables réflexions. Elle est la plus belle femme euh.. fille de treize ans du royaume, elle est capricieuse, manipulatrice, colérique et préfère l’action à la réflexion. Bref, une alliance complètement improbable entre félin et un hippopotame.

A dire vrai, tous deux m’ont profondément agacés. J’ai trouvé leurs traits assez exagérés et poussés à l’extrême. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’auteur ne les a pas rendus aimables.


L’alternance de leurs deux points de vue est intéressante car ils se répondent l’un l’autre ; cela donne du dynamisme au récit. Ce mode d'écriture est d'ailleurs assez ironique, étant donné le fait qu'ils ne communiquent pas du tout entre eux.

J’ai déploré le fait qu’il faille parfois lire entre les lignes pour arriver à suivre l’histoire qui nous est racontée. En effet, le récit est souvent perdu dans une montagne de détails qui n’apportent pas souvent grand-chose. Du coup, le lecteur est un peu perdu dans la chronologie des évènements, ce qui rend la lecture désagréable.

De plus, le livre manque profondément d’actions et de rebondissements et.. soyons francs... on s’ennuie ! 

« Le roi disait que j’étais le diable » est donc une lecture en demie teinte mais globalement décevante. Vraiment dommage..



Ma note : 3/5