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samedi 2 août 2014

Le joueur d'échecs de Stefan Zweig


Jusqu’à quel point l’esprit peut-il se vider avant de basculer dans la folie ? C’est l’une des questions posées par Stefan Zweig, dans son œuvre « Le joueur d’échecs ».
L’histoire : Ce livre parle d’un homme, Monsieur B., ancien avocat, enlevé et séquestré par la Gestapo. Dans sa cellule, rien, si ce n’est un lit, une table, une chaise, une cuvette. Rien n’est autorisé pour tromper l’ennui : pas de visites, pas de livres, pas de feuille, pas de crayon. Dans sa cellule vide, l’esprit de Monsieur B. tourne en rond : il n’éprouve rien à part l’ennui. Puis, il commence petit à petit à céder à la folie et la paranoïa.
Un jour, Monsieur B. parvient à dérober à ses ravisseurs un livre : un manuel d’échecs retraçant 150 parties des plus grands maîtres. Sa captivité va alors basculer. Fini l’ennui de sa triste cellule. Il devient obsédé par les échecs. Tellement obsédé, que lorsque des années plus tard, il joue contre un champion d’échecs, Monsieur B. connait un état d’excitation extrême, des palpitations qui lui font frôler la crise cardiaque et le font basculer à nouveau dans la folie.
      


Ce que j’en pense : En plus du thème de la folie, Stefan Zweig aborde également la question de l’obsession et de l’enfermement et cela, de deux manières différentes avec deux personnages différents. D’abord à travers le champion d’échecs qui est un monomaniaque renfermé sur lui-même et qui n’a pour seule obsession que les échecs. Puis, à travers Monsieur B. qui a été obsédé nuit et jour par les échecs afin de pouvoir s’échapper de son enfermement.
Il s’agit du dernier livre écrit par Stefan Zweig avant son suicide. Le lecteur reste un peu frustré par la brièveté du récit (je me demande encore s’il s’agit d’un roman ou d’une nouvelle) et le fait que les thèmes n’aient pas été suffisamment approfondis. Néanmoins, étant donné le style hyper fluide et clair de l’auteur, je ne peux que fortement recommander ce bouquin que l’on peut lire d’une seule traite !

Et pour finir, une petite citation : « Mais, si dépourvues de matière qu’elles paraissent, les pensées ont aussi besoin d’un appui, faute de quoi elles se mettent à tourner sur elles-mêmes dans une ronde folle ».

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