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mardi 12 août 2014

Nos étoiles contraires de John Green


L'histoire : Hazel Grace Lancaster est une jeune fille de dix sept ans atteinte d'un cancer de la thyroïde, dont elle sait qu'elle ne guérira jamais. Sa maladie l'oblige à transporter en permanence une bonbonne d'oxygène sur laquelle sont branchés ses poumons et qui l'aide à respirer.
En attendant sa mort, Hazel passe ses journées à regarder des émissions débiles à la télé et à lire dans sa chambre dans laquelle elle préfère rester seule et évite tout contact avec l'extérieur. En effet, Hazel a peur de s'attacher ou que l'on s'attache à elle, car elle se définit comme une « grenade » à retardement.
« Je suis une grenade, ai-je répété. Je ne veux pas voir de gens. Je veux lire des livres, réfléchir et être avec vous, parce que vous, je ne peux pas faire autrement que de vous faire du mal, vous êtes déjà dedans jusqu'au cou. Alors laissez-moi faire ce que je veux. Je ne fais pas une dépression. Je n'ai pas besoin de sortir. Et je ne peux pas être une ado normale parce que je suis une grenade ».
Toutefois, pour ne pas couper totalement le contact avec les autres, sa mère l'oblige à fréquenter un groupe de soutient pour les enfants malades.
C'est au cours d'une séance de groupe qu'elle va rencontrer d'Augutus Waters, un garçon de seize ans en cours de rémission. Entre les deux adolescents, quelque chose se passe immédiatement, dès le premier regard.
Et c'est ainsi que naquit l'une des plus belles et les plus extraordinaires histoire d'amour de la littérature.. Une histoire qui mènera nos deux personnages à réaliser un projet un peu fou, mais qui se révèlera une belle aventure humaine au final.
Ce que j'en pense : eh bien, je dois avouer que c'est la première fois que j'ai pleuré autant pour un livre (mes yeux étaient mouillés dès la page 40).
Il m'est d'ailleurs très difficile d'écrire quelque chose après avoir lu un tel roman, tant sa lecture fut intense. De plus, condenser en un billet toutes les émotions qui se dégagent du roman de John Green et tout ce que j'ai pu ressentir en tant que lectrice n'est pas facile. En effet, quoi que j'écrive, j'ai toujours l'impression que mon billet ne lui rend pas assez hommage.
De plus, de nombreux billets ont été rédigés et il n'est pas facile d'être originale et de ne pas répéter ce qui n'a pas déjà été écrit.. Mais bon.. voici tout de même mon humble avis (qui sera sans doute perdu dans la masse).
Vous l'aurez sans doute compris, « Nos étoiles contraires » fut une lecture vraiment très forte, parfois difficile, mais qui vous montre la vie sous un autre aspect, en l'occurence, celui d'une mourante.
Cela faisait quelques mois que je voyais mes camarades de la blogosphère s'extasier devant le roman de John Green, en hurlant au génie. J'avais donc très envie de découvrir moi aussi ce fameux livre. L'histoire ? Deux adolescents atteints d'un cancer qui tombent amoureux l'un de l'autre. Humm.. assez morose, mais bon, essayons tout de même.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne suis pas déçue..
La première chose qui interpelle le lecteur en ouvrant le livre, c'est le ton employé par l'auteur. En effet, dès les premières pages, les mots « jeune » (16/17 ans), « cancer » et « mort » sont associés sans détour et sans jamais employer aucune métaphore. Le lecteur est donc immédiatement mis dans le bain..
« L'année de mes dix sept-ans, vers la fin de l'hiver, ma mère a décrété que je faisais une dépression. Tout ça parce que je ne sortais quasiment pas de la maison, que je traînais au lit à longueur de journée, que je relisais le même livre en boucle, que je sautais des repas et que je passais le plus clair de mon immense temps libre à penser à la mort ».
Le style est franchement direct, percutant, assez familier (il vise les adolescents), mais surtout, l'auteur fait tomber les barrières, évoque directement certains sujets comme la mort, considérée pourtant comme un tabou de nos jours ; le tout, sans jamais susciter la pitié du lecteur.
Et c'est vrai. Je n'ai jamais eu pitié des deux personnages principaux, Hazel et Augutus, ni eu envie de les protéger de la mort. Bien au contraire, je n'ai pu qu'admirer leur maturité et leur force qui donnent au récit tout son caractère réaliste. Et c'est grâce à son réalisme, à mon sens, que la majorité des critiques affirment que John Green a évité le piège du « pathos » en racontant l'histoire de deux adolescents sur le point de mourir, car ce sont deux adolescents qui gardent les pieds sur terre.
Certes, on pleure en lisant « nos étoiles contraires » mais on ne peut que trouver, assez paradoxalement, l'histoire incroyablement positive.

« Nos étoiles contraires » retrace l'histoire de deux adolescents qui vont vivre une véritable passion l'un pour l'autre, passion qui les conduira jusqu'au bout du monde. L'aventure qu'ils vivront tous les deux va au delà du simple projet mené dans le cadre d'une association pour enfant malade, c'est un partage, une expérience très forte vécue en couple autour d'une passion commune : la littérature.
Cela nous montre à quel point être en phase avec l'être aimé tant sur le plan physique que spirituel est fondamental pour qu'une simple passion se transforme en une véritable histoire d'amour.
L'issue du roman ne fait aucun doute dès les premières pages et on sent tout de suite qu'un personnage ne survivra pas. La mort est une fin plutôt classique pour une histoire d'amour, mais le talent de l'auteur fait qu'on est véritablement happé, comme pris au piège par la romance sans même s'en rendre compte. L'auteur évite ainsi le cliché de l'histoire d'amour dramatique parfumée à la vanille et à l'eau de rose, et ce, pour le plus grand bonheur de la lectrice que je suis.
Les deux personnages principaux sont tout simplement extraordinaires. Ils ont un sens de la répartie inégalable (certaines répliques m'ont valu des fous rires toute seule dans le bus), une bonne grosse dose d'humour (tantôt cynique, tantôt noir) mais ils ont également beaucoup de recul par rapport à leur maladie et sont d'un réalisme parfois déconcertant pour nous autres adultes en bonne santé.
« - Il n’est pas aussi intelligent que ça, ai-je dit à Julie.- Hazel a raison. C’est juste que la plupart des mecs canon sont stupides. Par conséquent, je me situe au-delà des espérances.- Oui, il est avant tout sexy, ai-je déclaré.- C’en est parfois aveuglant, a-t-il renchéri.- D’ailleurs, Isaac, un de nos copains, est devenu aveugle à cause de ça.- Quelle tragédie ! Mais comment puis-je m’empêcher d’être mortellement beau ?- Tu ne peux pas.- Ah, c’est un fardeau d’avoir un visage sublime.- Sans parler de ton corps.- Ne me lancez pas sur le sujet de mon corps parfait. Il faut éviter de me voir nu, Dave. Hazel Grace m’a vu nu et ça lui a coupé le souffle, a-t-il dit avec un petit signe de tête en direction de ma bonbonne d’oxygène ».
La passion et le dévouement d'Augustus pour Hazel ont bien évidemment fait battre le petit cœur de la midinette que je suis. Augutus aimera passionnément sa belle jusqu'au bout et lui offrira un cadeau à la mesure de sa passion qui m'a touché en plein cœur (aie, ça fait mal). L'auteur nous montre ainsi un personnage généreux, exubérant, romantique, infiniment drôle, parfois cynique mais tellement réel.
Hazel, quant à elle, bien qu'enfermée dans son carcan de protection, finit petit à petit par se libérer de ses propres démons et le lecteur ne peut être que ravi et enjoué d'assister à la métamorphose d'une petite chenille en un joli papillon épanoui.
Et dire que ces deux là ne sont même pas majeurs.. Il y a vraiment de quoi réfléchir sur la façon dont nous gérons notre propre existence et la place que nous accordons aux valeur profondes de la vie.. Ces deux là sont à prendre en modèle.
Hazel et Augustus ont pleinement conscience de leur humanité puisqu'ils savent qu'ils ne survivront pas à la maladie et que leur mort n'est qu'une question de temps ; alors que nous mêmes, avons de la peine à réaliser que nous mourrons tous un jour, peu importe qui nous sommes : homme ou femme, riche ou pauvre, beau ou laid puisque nous préférons éviter le sujet, faisant de la mort (et même la dignité dans la mort) un sujet tabou de notre société.
La lecture de ce roman peut être parfois difficile car on est souvent mal à l'aise par rapport à la maladie des enfants, qui viennent à peine de commencer leur vie. Et puis, mis à part les reportages dans les hôpitaux avec gros plans sur les petits-enfants malades, on ne parle jamais sérieusement de la maladie chez les jeunes. On est donc peu habitué à ce que quelqu'un évoque directement le sujet, sans passer par la case « aies pitié de moi ».
Finalement, entre rires et larmes, j'ai passé un excellent moment à lire dévorer le roman de John Green qui est selon moi un véritable petit bijou et que je ne peux que vous encourager à lire. Vous verrez, il vous redonnera envie de sourire à la vie !
   
Et pour finir, une petite citation : « Sans souffrance, comment connaître la joie ? » Un point de vue que j'avais toujours trouvé d'une stupidité et d'un manque de finesse inouïs. Pour le démontrer, il suffisait de dire que, même si le brocoli existait, ça n'empêchait pas le chocolat d'être bon. »

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